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AXEMA : Conjoncture Economique… 2021 sera une année de croissance pour les agroéquipements mais la tension sur la Supply Chain nourrit l’incertitude sur 2022

AXEMA : Jean-François DEBROSSE et David TARGY AXEMA : Jean-François DEBROSSE et David TARGY ©2021 SecteurVert.com
©2021 SecteurVert.com

Selon Jean-François DEBROSSE (Directeur Général Adjoint d’Axema) et David TARGY (Responsable du Pôle Economique d’AXEMA), 2021 devrait se conclure en hausse de +8 à +11% pour les ventes de matériels agricoles neufs. En effet, les cours des productions agricoles et le plan de relance ont boosté les carnets de commandes des industriels. Toutefois, ces derniers font face à des problématiques d’approvisionnement et de livraison.

 
La demande d’agroéquipements reste soutenue en cette fin d’année. D’après l’enquête de conjoncture d’Axema menée en septembre 2021, 90% des industriels et importateurs de matériels agricoles déclarent ainsi avoir un carnet de commandes bon, voire très bon pour la fin d’année 2021 et le premier semestre 2022, portant le marché entre 6,5 et 6,7 milliards d’euros.

Cependant, les fabricants et importateurs de matériel agricole s’attendent à un ralentissement de la conjoncture des agroéquipements dans le courant du deuxième semestre 2022. Dans un premier temps, la fin de l’effet « plan de relance », qui a accéléré les prises de commandes à partir de mai 2021, marquera un contrecoup mécanique. 2022 pourrait ainsi marquer la fin d’un cycle haussier d’investissement qui dure depuis mi-2017.

Le marché devrait arriver à une stabilisation en valeur sur 2022, principalement grâce à un bon premier semestre pour lequel les commandes sont déjà remplies. L’incertitude sur l’évolution des cours agricoles, les politiques publiques et les récoltes de 2022 seront autant de facteurs à même d’affecter l’évolution du marché sans oublier l’allongement prononcé des délais de livraison qui pourrait pénaliser le chiffre d’affaires sur le deuxième semestre 2022.

En effet, malgré le dynamisme de la demande en agroéquipements en France et à l’international, la profession fait face comme le reste des industriels à des difficultés d’approvisionnement. La pénurie de composants, la hausse du prix des matières premières et le coût du transport impactent directement les capacités de production et les marges des constructeurs.

David TARGY, Responsable du Pôle Economique d’AXEMA, déclare : "Le marché des Espaces Verts a vraiment rebondi après la période de confinement, à partir du mois de mai 2020 et la dynamique qui a été enclanchée est toujours d'actualité, surtout sur le segment du particulier.

C'est très très dynamique; il y a un regain d'intérêt pour les jardins, pour le bricolage de manière générale, pour le jardin. Cela ce voit très clairement dans les chiffres. On constate une hausse des ventes de 40% sur le segment des petits tracteurs, des tracteurs de petites puissances d'entrée de gamme qui sont proposés dans les réseaux de motoculture et qui connaissent un grand succès. Des produits neufs, bon marché, qui connaissent un succès auprès d'une clientèle de particuliers.

Mais ce qui explique aussi ce rebond au niveau des immatriculations, il faut quand même le souligner, c'est que depuis 2 ans on constate que les concessionnaires et les réseaux de distribution immatriculent beaucoup plus les véhicules qu'avant.

Donc il y a deux effets dans ce '+40%' : il y a l'effet 'on immatricule plus qu'avant' et le succès de ces petits tracteurs. Quant aux matériels à batterie, on sait que depuis 4 à 5 ans il y a une conversion très forte du thermique vers l'électrique, vers les matériels à batterie plus particulièrement, et cette tendance c'est accélérée au cours des deux dernières années."

83% des dirigeants interrogés ont dû rallonger leurs délais de livraison, en moyenne de 8 semaines, tout en cherchant à limiter les effets négatifs pour les clients finaux (mise à disposition d’équipements de substitution, livraison de matériels partiellement finis, modification des spécifications des matériels, etc.). La pression sur la chaîne d’approvisionnement augmente aussi le coût de production, et 96% des entreprises interrogées ne le répercutent qu’en partie sur le prix de vente.

Dans ce contexte, et afin de s’inscrire dans la stratégie de performance industrielle nationale et de souveraineté alimentaire, les acteurs industriels de l’agroéquipement alertent quant au besoin d’assouplir les quotas et taxes d’importation sur l’acier, et félicitent la décision d’allonger le délai pour les demandes de subventions déposées par les agriculteurs auprès de France Agrimer dans le cadre du plan de relance.

 

Jean-François DEBROSSE, Directeur Général Adjoint d’AXEMA, ajoute : "On a besoin de travailler sur la visibilité de notre filière qui est encore mal connue. Les jeunes qui sortent de BTS, d'école d'ingénieurs, de Bac professionnel connaissent mal nos métiers. Toutes les professions sont concernées. A tous niveaux, on est à la recherche désespérée de soudeurs alu, de soudeurs acier, de peintres, d'hommes pour l'après-vente, la gestion de stocks chez nos concessionnaires, pour la mise en marche de machines, pour l'entretien. Toute la filière en fait est en pénurie de main d'œuvre qualifiée.

Le cœur du sujet, c'est la qualification et nous avons un pôle Emploi/Formation qui travaille sur la modification et l'évolution des programmes en collaboration avec l'Education Nationale et les Lycées agricoles pour préparer les métiers de demain. D'une manière générale, cela touche toutes les industries. Je pense que l'on n'a pas forcément assez valorisé les métiers de main d'œuvre et les métiers manuels.

Aujourd'hui, tous les jeunes qui s'engagent y compris dans des filières qu'on a pu connaître par le passé comme des filières n'étant pas des filières d'avenir, je pense notamment à la chaudronnerie, eh bien ces jeunes là ont un emploi garanti et un emploi particulièrement bien payé aujourd'hui. Un de nos crédos : développer la formation en alternance et intégrer plus tôt des jeunes dans nos entreprises, sous réserve qu'ils connaissent encore mieux notre secteur d'activité."

Méthodologie de réalisation de la note de conjoncture

La note de conjoncture AXEMA est réalisée sur la base des données suivantes :
• Les résultats de conjoncture à partir des données officielles (INSEE, AGRESTE) et des résultats des entreprises à partir des bilans des adhérents, et résultats de l’enquête de conjoncture.
• Les résultats de l’enquête annuelle de conjoncture réalisée en septembre 2021 auprès des dirigeants d’entreprises spécialisées dans la fabrication et l’importation de machines agricoles et d’entretien des espaces verts en France.

À propos d’Axema :

AXEMA est le syndicat français des acteurs industriels de la filière des Agroéquipements et de l’agroenvironnement. AXEMA rassemble 240 constructeurs français et importateurs de matériels agricoles des différentes filières de la production agricole, végétale et animale, ainsi que les producteurs et importateurs de matériels pour l’entretien des espaces verts.

Source : Axema - le syndicat français des industriels de l'Agroéquipement

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Dernière modification le lundi, 22 novembre 2021 12:29

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