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UNIVERSITA DI CORSICA : AGRIEX, le nouveau programme de recherche sur les plantes aromatiques et médicinales de Corse à l’initiative de l’Université de Corse Pasquale Paoli et du CNRS

AGRIEX, le nouveau programme de recherche sur les plantes aromatiques et médicinales de Corse 2018 AGRIEX, le nouveau programme de recherche sur les plantes aromatiques et médicinales de Corse 2018

Depuis septembre 2017, le programme AGRIEX (un acronyme qui permet d’associer les notions d’agriculture et d’excellence) piloté par l’Université de Corse et le CNRS, s’attache à valoriser les ressources naturelles végétales de l’île. Ainsi, grâce à un partenariat très étroit conçu avec des entreprises privées, ce projet d’innovation œuvre pour la promotion les productions existantes sur le territoire corse. En effet, le programme AGRIEX a pour objectif principal de valoriser les plantes aromatiques et médicinales (PAM) spécifiques à la Corse afin non seulement d’innover mais aussi de trouver de nouveaux débouchés aux produits issus du territoire insulaire. Reste que tout cela n’est et ne sera possible que dans le cadre d’un respect maximum de l’environnement et de la biodiversité… deux notions auxquelles ont toujours été attachés les habitants de l’île de Beauté.

Depuis septembre 2017, l’Université de Corse et le CNRS dans le cadre de leur Laboratoire Sciences Pour l’Environnement œuvrent conjointement pour diligenter ce programme, financé par le FEDER et la Collectivité de Corse, autour de la valorisation des espèces végétales et des agro-ressources de l’île. Objectif : poursuivre la valorisation des huiles essentielles, à l’instar de celle d’immortelle, plante cultivée aujourd’hui sur près de 300 hectares en Corse, mais aussi rechercher d’autres applications permettant de diversifier l’offre en s’appuyant, par exemple, sur les agrumes et des dérivés d’huiles végétales.

« Les PAM permettent d’obtenir les huiles essentielles, produits à haute valeur ajoutée et composantes principales dans la fabrication de parfums et des cosmétiques », explique Félix Tomi, Professeur de Chimie à l’Université de Corse et co-responsable du projet AGRIEX aux côtés de Liliane Berti. Ce chercheur collabore avec une vingtaine de scientifiques pour valoriser les PAM spécifiques à la Corse afin de rechercher de nouvelles applications notamment dans le domaine des cosmétiques avec les activités anti-oxydantes et anti-inflammatoires des huiles essentielles et extraits végétaux.

À titre d’exemple, les équipes planchent depuis plusieurs mois sur un projet d’extraction à froid d’huiles essentielles issues de zestes d’agrumes, comme la lime ou le cédrat, « afin d’obtenir des produits très recherchés olfactivement, notamment pour la conception de parfums », projette Félix Tomi. En parallèle, les chercheurs de l’Université de Corse et du CNRS se penchent tout particulièrement sur les tourteaux d’olives, c’est-à-dire le résidu de l’extraction de l’huile, en vue d’aboutir à une gamme de produits dérivés de l’huile d’olive, mais également sur des molécules présentes dans les algues marines ou les sarments de vigne. C’est dire si le projet peut concerner une multitude de filières agricoles, de la viticulture à l’agrumiculture en passant par l’oléiculture.

« L’idée est d’utiliser en laboratoire ce que font les plantes naturellement pour mettre au point des méthodes biotechniques et produire des molécules aromatiques. Cela doit nous permettre d’aboutir à de meilleurs rendements et à augmenter la valeur ajoutée des produits, ce qui pourrait générer des sources de revenus pour les producteurs des différentes filières agricoles » précise Jacques Maury, Maître de Conférences en Biochimie à l’Université de Corse. 

Pour y parvenir, l’Université de Corse et le CNRS travaillent en étroite collaboration avec trois entreprises de Corse, Corsica Essences, Solyvia et Teppe Rosse, afin de mieux valoriser les PAM en mutualisant la matière première et les savoir-faire permettant d’investir de nouveaux marchés et de diversifier l’offre. Une manière de sortir des laboratoires pour rendre accessibles les compétences des universitaires et les fruits de la recherche au profit des entreprises corses qui œuvrent dans le secteur et connaissent des besoins de diversification.

Patrick Paquet, le gérant de la société Corsica Essences, un laboratoire de création de parfums et de cosmétiques installé depuis 2005 à Sampolo, dans le Haut-Taravo, fonde beaucoup d’espoirs sur le projet AGRIEX : « L’assistance technique et scientifique des chercheurs est un véritable atout pour « améliorer les rendements en s’appuyant sur les travaux de spécialistes des enzymes. C’est indispensable pour que l’on puisse diversifier notre offre en proposant de nouveaux produits de qualité à lancer sur le marché. Cela peut créer de nouvelles niches et des débouchés pour certains déchets agricoles transformés, susceptibles de générer des retombées économiques jusqu’alors insoupçonnées pour les agriculteurs ».

Un enjeu de taille pour les ressources existantes sur le territoire corse, dans un contexte de forte croissance et d’engouement autour des produits naturels. Actuellement, le chiffre d’affaire du secteur en Corse s’élève à plusieurs millions d’euros, avec un marché très largement dominé par l’immortelle (environ 800 kg produit en moyenne chaque année).  En 2017, les PAM ont représenté un marché mondial de 64 milliards de dollars et de plus de 35 000 plantes.

A propos de l’Université de Corse Pasquale Paoli :

Fondée en 1765 et rouverte en 1981, l’Université de Corse Pasquale Paoli est aujourd’hui "une structure de formation et de recherche résolument ancrée dans son territoire, en prise directe avec les grandes problématiques locales et internationales".

Pour ouvrir la voie de la réussite, de l’insertion et de l’émancipation à ses 4600 étudiants, l’Université de Corse s’est dotée des moyens appropriés, en termes institutionnels, avec un accès à l’autonomie parmi les toutes premières universités ; en termes scientifiques, avec une politique de recherche déclinée en 8 projets structurants et labellisés par le CNRS ; et en termes éducatifs, avec plus de 100 diplômes répartis en 4 grands domaines fondamentaux, qui incluent des formations professionnalisantes et des enseignements de pointe comme PACES, ou une Ecole d’ingénieurs. 

L’Université de Corse fait partie de l’Association de Recherche et de Coopération Euro-Méditerranée (avec Paris VI, Nice Sophia Antipolis, Sud Toulon Var, Gênes, Turin et Pise) ; elle a fondé le Réseau d’Excellence des Territoires Insulaires (RETI) qui rassemble aujourd’hui 27 universités insulaires dans le monde.

Pour en savoir plus : Université de Corse - CNRS - Laboratoire Sciences Pour l’Environnement

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Dernière modification le jeudi, 17 mai 2018 12:39