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RESEAU BIODIVERSITE POUR LES ABEILLES : Découvrez le Bilan des suivis de mortalités dʼabeilles par la DGAL (Ministère de lʼAgriculture) les causes sont : pathologies, mauvaises pratiques apicoles et famine

thumb_RESEAU-BIODIVERSITE-POUR-LES_ABEILLES-Plante-Invasive-_Ambroisie-Tournesol-2016-SecteurVertLes conclusions 2015 du dispositif officiel de suivi des troubles dʼabeilles par les services du Ministère de lʼAgriculture sont claires et sans aucune ambigüité : ce sont bien des facteurs sanitaires et nutritionnels qui expliquent les véritables causes de mortalités dʼabeilles. Par conséquent, il devient dorénavant possible de hiérarchiser précisément les facteurs et ce, par importance décroissante : 1- Pathologies ; 2- Pratiques apicoles ; 3- Manque de ressources alimentaires et 4- Produits phytosanitaires. Ainsi, en matière de santé du cheptel apicole, lʼanalyse du bilan annuel des enquêtes menées par les services de lʼEtat est particulièrement riche dʼenseignements et ce, contrairement à beaucoup d'idées reçues...

Ces enquêtes font suite aux signalements de mortalités aiguës de colonies. En 2015, ce sont 195 alertes dans 52 départements qui ont été enregistrées, ce qui représente une forte hausse des signalements par rapport aux années précédentes et donc implique une plus grande fiabilité et représentativité des problèmes rencontrés sur le terrain par les apiculteurs.

Le Varroa, ennemi numéro 1 des abeilles

Près de 4 enquêtes sur 10 ont conclu à la responsabilité certaine de pathologies expliquant ainsi les mortalités observées. Cʼest essentiellement lʼinsuffisance, voire lʼabsence complète, de lutte contre le Varroa qui explique cette situation. « Eu égard au profil de varroa et son rôle dans lʼaffaiblissement du système immunitaire de lʼabeille ainsi que son rôle de vecteur dʼautres agents pathogènes, notamment les virus, ce constat récurrent est alarmant et invite à des actions concrètes et rapides de la part des apiculteurs » selon Fayçal Meziani, référent expert national « apiculture, pathologie des abeilles » à la DGAL (Direction Générale de lʼAlimentation – Ministère de lʼAgriculture)*.

Les mauvaises pratiques apicoles au banc des accusés

Il nʼest pas très politiquement correct dʼévoquer la qualité des pratiques apicoles. Si, fort heureusement, une large majorité dʼapiculteurs gèrent avec soin et attention leur cheptel apicole, force est de constater que les mauvaises pratiques perdurent. Selon lʼexpert de la DGAL, il sʼagit en effet dʼun autre constat récurrent. Et loin dʼêtre marginal, il explique environ 1 cas de mortalité sur 7 (14 %). Concrètement, il sʼagit de lutte contre le varroa avec des produits acarides non homologués ou des « remèdes de grand-mère faits maison », de mauvaises préparations de lʼhivernage, de couvain refroidi, de pénurie alimentaire et dépopulation en sortie dʼhiver… Pour Fayçal Meziani, « ces pratiques engendrent des mortalités élevées constatées au sein des colonies visitées ».*

A quand une stratégie nationale de lutte contre le Varroa ?

Présent en Europe depuis 1982, le Varroa est la principale menace pour les abeilles. « Lorsquʼune stratégie de lutte collective est menée, les résultats sont là » explique Philippe Lecompte, Président du Réseau Biodiversité pour les Abeilles. « Dans la Marne, où une lutte collective est organisée, les mortalités dʼabeilles liées au varroa restent à des taux raisonnables de lʼordre de 9 à 13% selon les années » poursuit-il. Dans ses conclusions annuelles, la DGAL ne fait pas mystère de la nécessité dʼune telle stratégie contre cet acarien parasite.

Les abeilles continuent de mourir de faim

Après les pathologies, les mauvaises pratiques apicoles et les phénomènes de désertion des ruches dont la cause se trouve également dans les maladies, la famine est un autre facteur préoccupant pour les apiculteurs. Depuis une dizaine dʼannées, le Réseau Biodiversité pour les Abeilles ne cesse dʼalerter les pouvoirs publics sur cet enjeu dont les réponses apportées demeurent insuffisantes. « Pourquoi le verdissement de la PAC, censé être un outil environnemental, a sonné le glas de la prime aux jachères apicoles ou mellifères » sʼinterroge Philippe Lecompte. « Il faut dʼurgence mettre en œuvre des mécanismes pour favoriser le développement dʼune ressource alimentaire adaptée aux besoins des abeilles, cʼest à dire une ressource en quantité suffisante tout au long de la saison, avec une diversité dʼespèces et une qualité nutritive des pollens élevée. Outre les jachères, les éléments du paysage à mobiliser sont multiples : haies, lisières forestières, bords de champs, bandes enherbées le long des cours dʼeau… ».

Les pesticides, on en parle beaucoup. Sans doute trop !

La responsabilité des produits phytosanitaires par des intoxications ayant conduit à des mortalités dʼabeilles apparaît à nouveau comme très réduite. Selon le bilan de la DGAL, ces cas ne concernent que 4% des cas de mortalité. Parmi les substances pointées du doigt, le Spinosad émerge. Cʼest un insecticide utilisé en agriculture biologique. Apiculteur professionnel bio, Philippe Lecompte reconnaît que « le label bio en agriculture ne signifie pas une absence de risque sur la santé des abeilles, ni la présence dʼune ressource florale pour les abeilles ». Il ressort également des résultats de ces enquêtes que les cires sont les matrices principales de contamination à long terme. En effet, on observe des phénomènes dʼaccumulation des toxiques dans les cires puisque la dégradation des résidus se fait de manière très lente. Ainsi, 5 ans sont nécessaires pour quʼune cire perde 50% des résidus de fluvalinate, solution anti-Varroa placée directement au cœur des ruches, mais également utilisée comme insecticide en agriculture pour contrôler les méligèthes, ravageurs du colza.

Selon le Réseau Biodiversité pour les Abeilles, il est temps de se rendre à lʼévidence et de prendre acte des résultats de ces enquêtes qui, années après années, affichent une continuité et une cohérence dans leurs conclusions. Dès lors, pourquoi continuer à refuser de voir la réalité en face en maintenant un focus manifestement disproportionné sur les pesticides et en sʼobstinant de refuser de traiter les véritables sujets, à commencer par la lutte contre le Varroa par un accompagnement des apiculteurs avec des formations adaptées à un métier de plus en plus complexe ? Des intoxications liées aux produits phytosanitaires existent. Il faut bien entendu y répondre mais sans en faire lʼarbre qui cache la forêt. « Ce sont avant tout les apiculteurs qui doivent supporter les conséquences de ces mauvais choix » rappelle Philippe Lecompte.

« La France continue de perdre ses abeilles quand dʼautres pays développent leur cheptel, à situation environnementale comparable. Lʼannée 2016 est une année noire pour lʼensemble de la filière. Cʼest la pire de toute notre histoire. On ne compte plus les apiculteurs qui mettent la clé sous la porte. La production nationale sʼest effondrée à 8 000 tonnes. Il y a urgence. Nous sommes déjà dans le mur mais il faut maintenant en sortir et reconstruire » conclut-il.

* cf. article publié dans : La Santé de lʼAbeille n°275

A propos du Réseau Biodiversité pour les Abeilles :

Fondé par Philippe Lecompte, apiculteur bio professionnel à Ville en Tardenois (Champagne), le Réseau Biodiversité pour les Abeilles sʼimpose depuis sa création en 2007 comme lʼexpert de lʼalimentation des colonies. Acteur innovant et incontournable dans la déclinaison de la biodiversité en France, il coordonne le développement et la mise en place de jachères apicoles et dʼintercultures mellifères. Véritables garde-manger pour abeilles, ces oasis de biodiversité sont réparties sur lʼensemble du territoire et contribuent de manière efficace au renouvellement du dialogue entre apiculteurs et agriculteurs grâce à un partenariat gagnant - gagnant. A ce jour, plus de 15.000 hectares consacrés à lʼalimentation des pollinisateurs et au maintien de la biodiversité sont ainsi recensés

Source : Réseau Biodiversité pour les Abeilles

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Dernière modification le samedi, 06 janvier 2018 18:41

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