Saviez-vous que les semences d’herbes étaient présentes sur Terre depuis plusieurs millions d’années ? La paléontologie nous rappelle en effet qu’à l’ère préhistorique, certains dinosaures se nourrissaient déjà d’herbacées !
Aujourd’hui, plus de 20 % de la végétation mondiale est composée d’herbe, qui constitue -avec près de 8 000 variétés de graminées- la culture la plus importante au monde et ce, d’un point de vue à la fois agricole, économique et écologique.
Mais comment sont produites les semences de gazon utilisées dans nos jardins, nos espaces verts ou nos terrains de sport ? Afin de tenter de répondre à cette question, nous sommes allés à Connantre (située dans le département de la Marne, en région Grand Est) pour visiter l’usine de production de la société Barenbrug France, premier producteur français de semences de graminées.
En effet, il faut savoir que la production de semences fourragères et à gazon demande de grandes compétences techniques de la part des agriculteurs-multiplicateurs, entre autres.
Ainsi, grâce aux explications de Stéphanie Crozet - Chef de Produits Gazon, Marine Germain - Ingénieure en alternance, Philippe Henry - Responsable Cultures et Benoît Combes - Directeur Général de Barenbrug France, nous découvrirons que les semences à gazon sont non seulement des productions à forte valeur ajoutée mais aussi et surtout des productions qui nécessitent de longues années de recherche et développement.
Car, désormais, pour répondre aux nouvelles contraintes environnementales, un « bon » gazon -autrement dit un gazon de grande qualité- doit être en même temps performant (esthétique et résistant au piétinement), résilient (résistant aux maladies et aux variations climatiques extrêmes) et écologique (moins d’entretien, moins de déchets de tonte).
Découvrez à présent comment sont produites les semences à gazon utilisées par les professionnels de espaces verts et les jardiniers amateurs...
4ème PARTIE : La station de recherche de Connantre : Focus sur les parcelles d’essais et de sélections de Ray-grass anglais
[Interview de Stéphanie Crozet / Chef de Produits Gazon chez Barenbrug France]
Stéphanie Crozet : « Nous sommes ici à Connantre, dans la Marne, sur des parcelles d’essais et de sélections de Ray-grass anglais. Là, nous sommes sur un Ray-grass anglais qui est en tout début de sélection. Nous avons remarqué que c’était un Ray-grass anglais qui montrait un très bon comportement au niveau de la sécheresse donc c’est quelque chose qui nous intéresse.
Là on est en train d’essayer de voir ce que ça peut donner au niveau densité, au niveau résistance aux maladies, Cela va nous permettre de commencer à travailler de façon intelligente pour pouvoir avancer et voir avec quelle variété on va pouvoir croiser ce cultivar de façon à tirer le meilleur parti et à améliorer, avec la résistance au piétinement de ce Ray-grass anglais, les différentes variétés que nous pouvons avoir jusqu’à présent.
Ce que l’on va chercher à vérifier, c’est s’il va y avoir un bon enracinement en profondeur, de façon à voir aussi comment ça va pouvoir se comporter dans le temps. On va pouvoir aussi le croiser avec un Ray-grass anglais traçant, par exemple, comme cela on améliorera aussi la capacité du Ray-grass à coloniser une surface rapidement ou à recoloniser rapidement une surface.
Ainsi, en combinant les différentes qualités des différents cultivars que nous pouvons avoir, on va finir par avoir une variété -dans 15 ans ou à peu près- qui sera vraiment intéressante pour les utilisateurs finaux.
Secteur Vert : D’un point de vue concret, lorsque l’on a un enracinement important cela va éviter la levée de mauvaises herbes sur certaines parcelles de gazon ?
SC : L’enracinement va être important pour la résistance à la sécheresse, pour la résistance au piétinement. Le fait d’avoir quelque chose de dense, surtout sur un Ray-grass, cela va être apporté par le caractère traçant du Ray-grass anglais qui va être un système racinaire : des stolons qui vont se développer, comme pour les fraisiers, latéralement et qui vont permettre ensuite d’aller créer de nouvelles plantes à côté de la première plantule et qui vont à nouveau développer des systèmes racinaires profonds pour développer, là encore, la résistance au piétinement et à la sécheresse.
SV : Lorsque vous créez une nouvelle variété de semence, est-ce que cette variété vient s’ajouter à votre catalogue ou bien elle remplace des variétés qui deviennent obsolètes ?
SC : Elle vient s’ajouter à notre catalogue et effectivement on va aussi faire disparaître certaines des autres variétés parce qu’elles ont été remplacées par d’autres variétés qui vont être meilleures. Et l’intérêt de garder des variétés qui sont devenues moyennes, alors qu’on a des variétés nettement meilleures, cela devient quelque chose d’assez inintéressant.
Le but va être de rentabiliser au maximum la production :
- de façon à avoir quelque chose qui soit d’un rapport qualité/prix le plus intéressant possible pour notre utilisateur ;
- pour que les agriculteurs arrivent à se placer et à avoir un intérêt à travailler avec Barenbrug ;
- pour avoir un partenariat durable avec les agriculteurs-multiplicateurs qui travaillent avec nous.
SV : Lorsque vous faites un test sur ces parcelles, en plein champ, vous arrivez à savoir si telle ou telle variété est spécifiquement conçue pour des terrains de sport, pour des espaces verts, pour des villes ?
SC : J’ai pour principe de dire qu’un gazon peut être utilisé pour beaucoup de choses différentes et que ce n’est pas uniquement le terrain de sport qui va guider le chercheur. C’est-à-dire que le chercheur, lui, veut toutes les qualités esthétiques et de résistance au piétinement. Un Ray-grass anglais comme celui-ci, qui devrait pouvoir nous donner quelle que chose de très résistant au piétinement et à la sécheresse, devrait pouvoir aussi se combiner avec un Ray-grass anglais très fin et nous donner quelque chose qui pourrait être très intéressant sur un gazon d’espaces verts haut de gamme. Donc le but est vraiment d’avoir un maximum de qualités qui se retrouvent sur une variété. »
Et pour consulter tous les articles de ce Reportage :
- 1ère PARTIE : Des semences à gazon cultivées en étroite collaboration avec des agriculteurs-multiplicateurs ;
- 2ème PARTIE : Les semences à gazon arrivent à l’usine pour être contrôlées, nettoyées, triées et conditionnées selon des normes très strictes ;
- 3ème PARTIE : La station de recherche de Connantre : des parcelles de test en plein champ pour obtenir un « bon » gazon ;
- 4ème PARTIE : La station de recherche de Connantre : Focus sur les parcelles d’essais et de sélections de Ray-grass anglais ;
- 5ème PARTIE : Les semences à gazon doivent répondre aux nouvelles contraintes écologiques et environnementales .
A propos de Barenbrug :
- Le Groupe BARENBRUG est une entreprise familiale qui a plus de 110 années d´expérience avec 18 filiales situées sur 6 continents.
A propos de Barenbrug France :
- Plus de 40 ans d´expérience,
- 28 millions de CA,
- 1 usine de production à Connantre (51),
- 1 siège administratif à Montévrain (77),
- 2 centres de recherche à Connantre (51) et Mas Grenier (82),
- Un acteur complet qui apporte conseil, qualité et innovation.
Pour en savoir plus : Barenbrug France
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