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BARENBRUG : Comment sont produites les semences à gazon ? Benoît COMBES... "Répondre aux nouvelles contraintes écologiques et environnementales" (5/5)

Benoit Combes / Directeur Général - Barenbrug France Benoit Combes / Directeur Général - Barenbrug France ©2020 Secteur-vert.com
Benoit Combes / Directeur Général - Barenbrug France ©2020 Secteur-vert.com

Saviez-vous que les semences d’herbes étaient présentes sur Terre depuis plusieurs millions d’années ? La paléontologie nous rappelle en effet qu’à l’ère préhistorique, certains dinosaures se nourrissaient déjà d’herbacées !

Aujourd’hui, plus de 20 % de la végétation mondiale est composée d’herbe, qui constitue -avec près de 8 000 variétés de graminées- la culture la plus importante au monde et ce, d’un point de vue à la fois agricole, économique et écologique.

Mais comment sont produites les semences de gazon utilisées dans nos jardins, nos espaces verts ou nos terrains de sport ? Afin de tenter de répondre à cette question, nous sommes allés à Connantre (située dans le département de la Marne, en région Grand Est) pour visiter l’usine de production de la société Barenbrug France, premier producteur français de semences de graminées.

En effet, il faut savoir que la production de semences fourragères et à gazon demande de grandes compétences techniques de la part des agriculteurs-multiplicateurs, entre autres.

Ainsi, grâce aux explications de Stéphanie Crozet - Chef de Produits Gazon, Marine Germain - Ingénieure en alternance, Philippe Henry - Responsable Cultures et Benoît Combes - Directeur Général de Barenbrug France, nous découvrirons que les semences à gazon sont non seulement des productions à forte valeur ajoutée mais aussi et surtout des productions qui nécessitent de longues années de recherche et développement.

Car, désormais, pour répondre aux nouvelles contraintes environnementales, un « bon » gazon -autrement dit un gazon de grande qualité- doit être en même temps performant (esthétique et résistant au piétinement), résilient (résistant aux maladies et aux variations climatiques extrêmes) et écologique (moins d’entretien, moins de déchets de tonte).

Découvrez à présent comment sont produites les semences à gazon utilisées par les professionnels de espaces verts et les jardiniers amateurs...

 

5ème PARTIE : Les semences à gazon doivent répondre aux nouvelles contraintes écologiques et environnementales...
[Interview de Benoît Combes / Directeur Général de Barenbrug France]

Secteur Vert : Benoît Combes, vous êtes le Directeur Général de Barenbrug France et vous nous avez aimablement reçus aujourd’hui afin de visiter vos installations basées à Connantre où l’on a vu en fait toute la complexité qui intervient dans la fabrication des semences de gazon, à la fois pour les espaces verts et pour les jardiniers amateurs. C’est vraiment un travail très complexe, n’est-ce pas ?

Benoît Combes : Alors c’est surtout un travail très long. C’est-à-dire que la création d’une variété de semence est un processus qui prend une quinzaine d’années. Donc aujourd’hui nous avons visité notre site de Connantre ; nous avons également un site dans le sud de la France, près de Toulouse à Mas Grenier où nous sélectionnons des variétés pour le marché méditerranéen et principalement la France.

Donc, une fois que l’on sort de ce processus de sélection, effectivement le processus de fabrication des semences est un processus qui est long puisque nous obéissons à des cycles naturels. Nous devons semer les semences que nous récoltons, donc nous devons au préalable avoir des semences de base qui nous permettent de conclure des contrats avec des agriculteurs-multiplicateurs autour de l’usine, ici.

Puis nous devons récolter, un ou deux ans plus tard, des semences commerciales ; et ensuite nous devons à l’occasion d’un processus industriel complet trier, nettoyer, préparer ces semences, s’assurer d’un contrôle qualité total. Puis ensuite nous devons les assembler et les stocker, pour les commercialiser et les envoyer chez tous nos clients en France et à l’export, dans le Groupe Barenbrug.

SV : Alors on n’imagine pas, lorsque l’on est un utilisateur ou un consommateur, que derrière une petite graine très banale en apparence, il y a en fait énormément de recherche et développement et énormément de logistique…

BC : Oui, on dit qu’il faut quinze années pour créer une variété mais en réalité on s’inscrit dans un processus encore plus long puisque la Société Barenbrug sélectionne de semences fourragères et à gazon depuis maintenant plus d’un siècle.

Donc nous bénéficions aujourd’hui de pratiquement un siècle de recherches successives pour arriver à ce que l’on appelle le « germ-plasm », c’est-à-dire le patrimoine génétique des lignées parentales que possède aujourd’hui le Groupe Barenbrug. Et c’est à partir de toutes ces lignées que nous pouvons aujourd’hui créer des gazons qui sont très performants et qui sont surtout supérieurs aux autres variétés que l’on trouve sur le marché.

SV : Donc vous êtes aujourd’hui le numéro 1 du gazon en France et vous avez la particularité, bien que vous soyez dans un Groupe international, de vous adapter aux demandes locales de vos consommateurs…

BC : Nous sommes co-leader en France sur les gazons. Nous sommes effectivement le 1er producteur de gazon en France et nous sommes une société qui attache beaucoup d’importance à ses clients. Comme on dit en anglais, nous sommes « Customer Centric », c’est-à-dire que nous partons des besoins de nos clients et nous créons des produits qui répondent à leurs demandes. Donc en ce qui concerne les gazons, nous avons conduit des études, sur ces derniers mois, pour faire le point avec nos clients -qu’ils soient professionnels ou amateurs- sur qu’est-ce qui aujourd’hui était le plus important pour eux.

Ce qui en est ressorti, c’est que les 80% du marché aujourd’hui a une envie d’écologie, et que ce soit des professionnels ou des amateurs, les gens recherchent des produits qui répondent à ces nouvelles contraintes écologiques, qui sont soit imposées par la législation, soit par le plein gré des clients qui cherchent à avoir des produits qui ne nécessitent pas de pesticides, qui nécessitent moins d’eau pour répondre à leurs nouvelles envies d’un monde plus respectueux de l’environnement.

SV : On voit d’ailleurs que c’est une demande qui émane non seulement des consommateurs finaux -des jardiniers amateurs- mais également des villes, des collectivités des paysagistes… Alors finalement vous avez une activité qui es vraiment dans l’air du temps ?

BC : Oui et la demande est même encore plus forte sur les marchés professionnels puisque, souvent, les mairies -et on l’a vu à l’occasion des dernières élections municipales- faisaient état d’un souhait du candidat d’avoir des communes en Zéro Phyto. Donc ils ont pris l’engagement et aujourd’hui ils doivent respecter leurs promesses…

Et donc nous arrivons avec des solutions « gazon » qui leur permettent d’atteindre cet objectif puisque nous avons des produits qui ont été créés, qui ont été sélectionnés, dans le but de pouvoir avoir une croissance en condition Zéro Phyto, par exemple. Donc il y a une demande très forte du marché professionnel.

Sur les marchés « amateurs », il y a également une forte envie des clients d’écologie, mais il y a aussi une contrainte légale puisqu’avec les dernières lois -la loi Labbé- en réalité les jardiniers n’ont plus accès aux produits phytosanitaires et sont obligés d’avoir des pratiques écologiquement responsables. Ils sont donc très heureux de trouver des produits dans nos gammes pour continuer à avoir un gazon qui leur apporte satisfaction, tout en ayant une conduite sans produit chimique, sans pesticide.

SV : Et puis il ne faut pas oublier que la finalité d’un beau gazon, c’est d’offrir une aire de jeux à tous ces utilisateurs qu’ils soient des sportifs ou des particuliers…

BC : Une aire de jeux, mais on a aussi des gazons d’ornement, pour faire beau. On peut avoir des gazons décoratifs, on peut avoir parfois des prairies, pour des gens qui ont de très grands espaces. Donc chaque client, en fonction de son jardin, de son usage, a des envies très différentes de gazon. Une société comme Barenbrug, en tant que leader sur le marché, se doit d’avoir des réponses à tous ces segments de marché, à tous ces besoins élémentaires émis par les clients.

SV : Une dernière question : vous avez ici, sur ce site, à Connantre, encore de nombreux projets et en particulier celui d’agrandir votre outil de production…

BC : Oui, je vous parle là sur la parcelle qui, dans quelques mois, sera construite. Nous allons construire un bâtiment de 4 500 m² pour produire et stocker davantage de semences. Nous allons également refaire toutes nos chaînes de conditionnement, pour doubler notre capacité et augmenter notre réactivité pour nos clients. Tout ça dans un projet global qui est d’augmenter la production de semences en Région Champagne pour nos propres besoins en France mais également pour répondre à des besoins ailleurs en Europe, puisque -au niveau de notre Groupe- nous considérons aujourd’hui cette région de production en France comme une région très intéressante d’un point de vue coûts de production, rendements et qualités des productions. »  

Et pour consulter tous les articles de ce Reportage :

A propos de Barenbrug :

  • Le Groupe BARENBRUG est une entreprise familiale qui a plus de 110 années d´expérience avec 18 filiales situées sur 6 continents.

A propos de Barenbrug France : 

  • Plus de 40 ans d´expérience,
  • 28 millions de CA,
  • 1 usine de production à Connantre (51),
  • 1 siège administratif à Montévrain (77),
  • 2 centres de recherche à Connantre (51) et Mas Grenier (82),
  • Un acteur complet qui apporte conseil, qualité et innovation.

Pour en savoir plus : Barenbrug France 
Publi-reportage - ©2020 Secteur-vert.com

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Dernière modification le mardi, 24 novembre 2020 14:30

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