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SFG - Société Française des Gazons : Journée Technique du 19 janvier 2023, TABLE RONDE N° 1 - Eaux et Gazons

SFG - Société Française des Gazons : Journée Technique du 19 janvier 2023 SFG - Société Française des Gazons : Journée Technique du 19 janvier 2023 ©2023 SecteurVert.com
SFG - Société Française des Gazons : Journée Technique 2023, TABLE RONDE N° 1 - Eaux et Gazons [1/2] ©2023 SecteurVert.com

Réunissant plus de 70 participants, la Journée Technique de la SFG - Société Française des Gazons s'est déroulée le Jeudi 19 Janvier 2023 dans le cadre remarquable du prestigieux Stadium de Toulouse avec, entre autres, comme principales thématiques : l'eau, le gazon, les terrains de sport (football, golf) , les espaces verts, les nouvelles technologies, les solutions du monitoring sur gazon...

A l'occasion de cet événement exceptionnel, organisé par Bénédicte RATEL, Directrice de la SFG, et Jean-Marc LECOURT, Président de la SFG, plusieurs interventions de grande qualité ont été programmées et ce, tout au long de cette journée : tables rondes, interviews, visite du Stadium avec Stéphane CAZABAT, Responsable Technique & Intendant Pelouse au Stadium de Toulouse.

Nous vous invitons à découvrir, dans cette vidéo : TABLE RONDE N° 1 - Eaux et Gazons (1ère et 2ème Partie) :

- Quels sont les besoins du végétal pour rester en vie, assurer ses fonctions environnementales et de service ?
- Pourquoi et comment arroser en période de sécheresse et avec quelles eaux est-ce possible ?

Intervenants :
● Fabien GRANIER - Directeur des Espaces Verts de la Ville de Toulouse (31);
● Michel RAVIART - Président de la Commission Fédérale des Terrains et Installations Sportives à la Fédération Française de Football (FFF);
● Guillaume SAJUS - Directeur du Golf Club de Palmola, à Buzet-sur-Tarn (31).
Animateur : Boris GEORGELIN

Fabien GRANIER - Directeur des Espaces Verts de la Ville de Toulouse (31) déclare : 

«  L'eau aujourd'hui est une ressource que l'on ne peut plus ignorer. C'est une denrée qui se raréfie, notamment avec l'épisode que l'on vient de vivre lors de l'été passé, l'effet cumulé de la canicule et de la sécheresse pendant plusieurs mois a fait que l'on a abouti à une interdiction d'arrosage tout simplement. Nous avons un fleuve la Garonne qui traverse la ville du sud au nord, avec la présence de l'eau dans les nappes assez proches de la surface du sol. Donc pour ne plus utiliser d'eau potable pour arroser, on va essayer de capter l'eau dans les nappes par des forages.

Mais à la base, l'eau vient quand même de la Garonne, que cette eau soit potable ou brute. Certes l'eau coûte moins lorsqu'elle n'est pas traitée. Donc l'idée, c'est d'utiliser l'eau à bon escient, au bon moment avec les bonnes quantités et de mettre des végétaux qui par nature sont adaptés à ces futurs changements et ont des besoin en eau limités, en tout cas raisonnés.

Parce que il ne faut pas se leurrer : avec du fleurissement saisonnier, annuel, bisannuel ou des jeunes arbres, il faut arroser. Et pour les pelouses, c'est pareil. Avec une particularité pour le végétal par rapport à un être humain : quand il a soif, un être humain peut se déplacer et aller chercher un verre d'eau; un végétal, quand il est en place, il est ancré avec ses racines, donc s'il n'a pas de moyen pour aller chercher de l'eau et se nourrir, il ne va pas vivre longtemps.

A noter : nous avons nouvellement testé, pour l'arrosage, le recyclage des eaux de la Piscine Nakache pour éviter de la rejeter directement dans le milieu naturel, en l'occurrence la Garonne.(...) Le chlore s'évaporant assez vite, au bout de quelques jours, par le biais d'analyses, on a pu se rendre compte que l'eau était totalement utilisable et compatible avec des jeunes arbres. (...) Et pour les années à venir, la question de l'arrosage en ville en été va continuer de se poser afin de maintenir de la fraîcheur, avec des températures de plus de 40° C et des vents asséchants. »

Michel RAVIART - Président de la Commission Fédérale des Terrains et Installations Sportives à la Fédération Française de Football (FFF) ajoute : 

« Les règlements nous permettent de classer les installations. On a trois règlements, dont un qui concerne spécifiquement les terrains et les installations sportives. Les deux autres concernent l'éclairage et les flux de salle.

Près de 90% des terrains de football sont engazonnés. Il est important d'avoir des pelouses de qualité, c'est pour cela que dans le nouveau règlement édité en 2021, nous avons introduit des valeurs spécifiques, en termes de qualités de pelouse de façon à avoir sept niveaux de classement qui correspondent à différents niveaux de compétition. Cela introduit une "roue vertueuse" de la qualité et permet de faire un focus nous nos exigences en matière de pelouses sportives.

Et notre premier critère, c'est la sécurité pour les acteurs qui évoluent sur des pelouses qui sont des sols sportifs, des sols techniques. A cela s'ajoute, au plus haut niveau, la prise en compte des impératifs médiatiques, avec des exigences en matière de retransmissions TV. »

 

Guillaume SAJUS - Directeur du Golf Club de Palmola, à Buzet-sur-Tarn (31) poursuit : 

« Nous sommes dans une période charnière. On le voit avec les changements climatiques, le Zéro Phyto prévu en 2025, qui vont nous obliger à nous adapter, à revoir un peu nos standards d'entretien sur les golfs. Cet enjeu passe par la communication surtout, l'acceptation et l'explication auprès de nos golfeurs, du pourquoi du comment de ces changements.

Nous devons faire comprendre à nos clients que nous cultivons du vivant et que les aléas climatiques impactent ce vivant. Donc à nous d'expliquer que nous avons moins de solutions phytopharmaceutiques pour pallier ces changements climatiques notamment, une ressource en eau qui diminue voire qui va être très restreinte durant les années futures.

Donc tout cela c'est une politique globale d'explications, de créations de tables-rondes avec nos membres, de visites de parcours d'un point de vue technique mais aussi auprès des jeunes. Moi, je communique beaucoup auprès de mon école de golf où justement on intervient sur l'entretien d'un golf, sur ce que c'est un golf. Un golf, c'est très technique. Sur un golf, il y a énormément de biodiversité.

Je suis labellisé auprès du Muséum d'Histoire Naturelle "Label Bronze", c'est à dire que des biologistes sont venus sur le Golf, ont fait des inventaires, ont relevé des choses très intéressantes sur les zones (des orchidées sauvages, des espèces d'oiseaux très intéressantes, ...).

Nous devons protéger des zones extensives et aussi montrer à nos golfeurs que le golf ce n'est pas quelque chose d'artificiel : il y a des surfaces de jeux entretenues de manière intensive; mais sur les 70 hectares, 50 hectares sont laissés naturels.

Et ces espaces naturels demandent une gestion. On ne laisse pas la nature non plus se développer n'importe comment car on veut privilégier certaines espèces, certaines choses à faire apparaître et donc je travaille en étroite collaboration avec des biologistes chaque année, justement pour nous aider dans la préservation de ces espèces rares sur le golf (nous avons 150 espèces faunistiques).

Un golf c'est très riche, c'est un espace de nature, c'est un poumon, c'est une réserve. Nous avons beaucoup d'espèces qui viennent nicher. »

Source : SFG - Société Française des Gazons

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Dernière modification le mardi, 14 février 2023 22:50
La Rédaction

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