Les applicateurs de l'AAPP sont des professionnels de l'entretien des espaces publics engagés de longue date auprès des pouvoirs publics pour améliorer les pratiques, réduire les quantités de produits phytosanitaires et leur impact sur l'environnement. Les membres de l’AAPP, après avoir élaboré dès 2003 la Charte en 12 points, dénommée déjà en son temps Certiphyto, ont également participé activement à l'élaboration en 2006 de la Norme NFU 43-500 sur les Bonnes pratiques d'application des produits phytosanitaires.

Puis ils ont été signataires en 2010, d’un accord-cadre avec les Ministères en charge de l’Agriculture et de l’Environnement, visant à réduire l’utilisation des produits phytosanitaires et en 2012, d’un avenant assurant la promotion des méthodes de bio contrôle suivi également par la mise en œuvre et la réalisation d’une étude comparative entre les différentes méthodes de désherbage, intitulée COMPAMED dont les résultats, très attendus, sont plébiscités par l’ensemble de la profession .

Le professionnalisme et la transparence ont toujours été les premières préoccupations de l'AAPP et l'ont conduit notamment à mettre en place, pour tous ses membres, un logiciel de traçabilité qui enregistre, depuis quinze ans, toutes les données de leurs travaux d'application. Aujourd’hui, un nouveau projet de mutualisation des données voit le jour, et anticipe la règlementation entre autre, sur la protection et la santé des applicateurs.

Parallèlement, il est important de rappeler que les applicateurs-prestataires en ZNA (contrairement aux régies des collectivités) sont agréés par les services de l’état et contrôlés tous les 18 mois. La transparence et la pédagogie sont des éléments essentiels de la relation de confiance entre les clients et les membres de l’association. C'est au nom de cette transparence et de cette pédagogie, mais aussi par obligation du devoir d'information, que l'AAPP, fort de son expérience et des données objectives enregistrées, souhaite intervenir dans le débat actuel sur l'entretien des espaces publics et la place que peut y tenir les différentes techniques envisageables.

Selon Philippe BEUSTE, Président de l’association, les membres de l’AAPP sont « des pros du phyto mais pas des pros-phyto ». Il est par ailleurs important de souligner que les produits utilisés par ces professionnels sont strictement encadrés par la règlementation et disposent d’une autorisation d'usage, délivrée par l’ANSES et le Ministère de l’agriculture. Les professionnels de l'AAPP répondent parfaitement à leurs obligations légales en proposant, chaque fois que cela est possible, des méthodes alternatives à l'usage de produits phytosanitaires. Mais en tant "qu'hommes de l'art", leur devoir d'information et de conseil, leur impose également d'attirer l'attention de leurs clients sur les limites de chacune des techniques proposées y compris leur incidence économique.

Par ailleurs, lorsqu'ils répondent à des consultations publiques, ils sont contraints de respecter les règles définies dans le CCTP et le CCAG par le donneur d'ordre qui reste le seul décisionnaire. Parmi les enseignements que permettent d'obtenir les enregistrements de l'AAPP sur quinze ans, il y a notamment un indice de performance des différentes techniques de désherbage établi en fonction des exigences de résultat fixées par les clients (contraignant : zéro herbe, non contraignant : tolérance à la présence d'herbe) et selon la nature des sols à entretenir.

Cet indice de performance est établi -pour un résultat exigé- en tenant compte du coût d'amortissement des matériels utilisés et du coût horaire du (ou des) opérateur(s) en excluant le coût des intrants et du transport. Le tableau ci-dessous exprime la moyenne de ces différents indices en référence à une méthode commune et connue : celle du pulvérisateur à dos.

(Données : Chrono’AAPP 2000/2014)-propriété AAPP)

Alors que la règlementation est devenue légitimement beaucoup plus contraignante afin de favoriser une meilleure protection de l'environnement, alors que les entreprises ont participé et satisfait à la mise en place d'un agrément professionnel contrôlé assurant une transparence et une traçabilité exemplaire, il est désormais question d'interdire purement et simplement l'utilisation des produits phytosanitaires.

Et cela, par pur dogmatisme, sans concertations préalables, au mépris des efforts et des investissements entrepris depuis 2003 par les entreprises professionnelles, soucieuses de parvenir objectivement à un usage raisonné et raisonnables des produits controversés.

Les applicateurs professionnels, dont l'activité est arbitrairement mise au-devant de la scène tiennent à ce que ces éléments objectifs d'appréciation du coût des différentes méthodes de désherbage soient portés à la connaissance du plus grand nombre et pris en compte dans les débats actuels.

Source : Association des Applicateurs Professionnels Phytopharmaceutiques